Entre frayeurs et perdition (PV James) [Liverpool]

Jane se trouvait il y a quelques heures à Perth, prés de son objectif. Elle avait inspecté les lieux, cherchant bien sûr une source d’eau potable, des réserves de nourriture, mais surtout des personnes. Mais voilà, elle avait l’impression d’être dans une ville fantôme, où seul le vent vient faire la discussion. Les volets de la grande majorité des maisons étaient fermés, les survivants se baraquaient-ils dedans, gardant des liens qu’avec ceux qu’ils connaissent, sans la moindre solidarité envers les étrangers ? N’avaient-ils pas entendus parler de la rumeur ? Il fallait bien le croire, elle passa deux nuits inconfortables à ses yeux dans sa voiture. Il était vrai qu’elle avait prit goût à un certain luxe. Mais elle était encore jeune pour ne pas en partir physiquement, et deux jours après son arrivée, elle s’arrêta devant une supérette un peu à l’écart de tout. C’est là qu’elle connut tout d’abord une très grande joie ! De l’essence, il y avait encore de l’essence à la station de service juste à côté ! Elle put faire ainsi le plein, elle n’était pas encore à sec, mais là, c’était une occasion en or, pas dit quelle en retrouve plus tard. Garée après juste devant la supérette, pour y revenir vite au cas où, que ce soit une mauvaise rencontre ou quelqu’un qui veuille la lui voler.

D’ailleurs, en parlant de mauvaise rencontre, elle fut servie, à peine deux pas faits dans la supérette. Il y avait d’autres personnes, des bruits de casses, de mots sans queues ni têtes, d’éternuements… Elle se retrouva face à un groupe d’infectés, dont certains hallucinaient grandement de toute évidence. Il ne lui fallut pas longtemps devant le ricanement de certains, leur avancée vers elle sans la moindre question ou suspicion. Ça ne pouvait absolument pas être des survivants. Ni une ni deux, elle prit ses jambes à son cou, arrivant à entrer dans la voiture et démarrer avant que le premier des infectés ne puisse toucher le capot de sa voiture saine ! Son cœur battait à tout rompre, ses mains étaient agrippées fermement au volant, prenant n’importe quelle direction à fond les manettes, à savoir vers le sud-ouest. Ses bras tremblaient légèrement, elle respira tranquillement. Il fallait qu’elle se calme et use de sa raison. Elle s’était éloignée de Perth, les infectés n’avaient pas de voiture, en tout cas, elle n’en avait pas vu, et pourquoi la poursuivrait-elle de toute façon ? Une pensée idiote lui traversa l’esprit, peut-être était-il en manque de belles femmes et en voyant un morceau comme elle….. Non…. Ils n’étaient plus assez sain d’esprit pour ça sûrement ! Un rire franchit ses lèvres, elle se détendit, pour mettre au hasard un de ses CD, puisqu’il n’y avait plus de radios assurées, en dehors d’une avec des messages répétitifs sur les conseils sanitaires.

Jane regarda un panneau de direction, qu’allait-elle faire maintenant ? Elle ne savait pas trop, mais déjà, elle fixa un objectif de route. Liverpool. Cela faisait longtemps qu’elle n’était pas allée là-bas, ça devait remonter à bien 6 années…. Des petites vacances chez un producteur, après un tournage dans une belle maison de la ville. En arrivant aux abords de la ville, elle comprit fort bien que ça n’allait avoir rien à voir avec ses souvenirs. Désert aussi en apparence, pourtant, en s’hasardant vers le centre ville, elle perçut quelques mouvements, mais rien d’extraordinaire. Mais voilà qu’un chien déboula d’une rue, et elle appuya à fond sur le frein, arrivant à s’arrêter à temps, le cœur battant à tout rompre. Ses pneus avaient chauffé et le chien s’était figé de peur devant sa voiture, tandis que l conductrice l’était tout autant, serrant le volant comme s’il risquait de s’envoler. Elle resta ainsi, immobile, sans prendre conscience que le bruit du freinage en urgence ne pouvait qu’attirer du monde.

» James McClair