Comment savez-vous si la Terre n'est pas l'enfer d'une autre planète ?

Chuck l'avait franchement mauvaise. Evidemment, il restait impassible, comme d'habitude, puisque même l'apocalypse n'aurait pas pu lui arracher un haussement de sourcil. Mais quand même, merde, il l'avait mauvaise. Ce branleur savait pertinemment qu'ils se trouvaient tous en situation de crise, que la populace du Royaume-Uni était sur le point de se voir décimée à vitesse grand V. Chuck avait passé toute la soirée à le chercher, à écumer les pubs à la recherche d'une loque notoire mais rien. Ils allaient tous crever et ce type était introuvable, probablement ivre mort et fauché. Il n'était pas particulièrement sentimental mais il aurait juste aimé une accolade virile et lui donner deux ou trois conseils indispensables à sa survie. "Garde un couteau sur toi. Evite de t'en servir. Et molo sur la bière connard." Après tout il était totalement dépassé par la situation, comme environ cinq millions d'Ecossais et il ignorait s'ils arriveraient tous à s'en sortir. Leith s'était déjà bien vidée. C'était idiot, il le savait, il aurait très bien pu rester là mais rejoindre la capitale, c'était surement une bonne idée ... d'un point de vue stratégique quoi. Chuck n'avait jamais pu sentir Edimbourg. Il avait du mal à déterminer si son aversion avait un rapport quelconque avec l'architecture ou les types qui lui avaient mis la rouste de sa vie là-bas, mais c'était un fait. Edimbourg le faisait gerber. Et c'était pourtant précisément à Edimbourg qu'il avait décidé de se rendre. La vie était parfois carrément navrante. Pris d'une sorte de vertige, il fit une pause dans ses préparatifs et s'affala sur son lit. Tiroir de la table de nuit. Cigarettes. Fumée toxique : il respirait enfin. Il était conscient qu'il ne réalisait pas encore pleinement la situation. Tout avait franchement dérapé et ils étaient dans un tel merdier qu'il aurait du en chialer dès maintenant. Mais il était un être humain comme les autres et il continuerait probablement à penser en priorité à cet enchainement pas dégueulasse à la batterie qui lui trottait dans la tête depuis des lustres et à la révision de la bagnole jusqu'à ce qu'il voit enfin la mort en face. « On est peu de chose, hein, pas vrai Elvis ? » L'icône figée dans un sourire à faire tomber les soutiens-gorge des filles semblait dire : « Parle pour toi connard. J'ai vendu sept cent millions de disques de mon vivant et on m'appelait "Le King", rien que ça. » Chuck lança un regard mauvais à l'affiche puis décida de se reconcentrer sur sa valise.

- Le second paragraphe commencera après que, en triant vos affaires, vous soyez tombés sur votre carte d'identité / votre passeport / votre acte de naissance, ou quelque chose de cet acabit. Là, vous lisez les informations qui y sont inscrites : date de naissance, lieu de naissance, nom de jeune fille s'il y a lieu, etc. Vous vous remémorez votre passé, votre enfance.
Contrainte : indiquez ce qu'il est advenu de votre famille, et ce que cela déclenche en vous (dégoût, tristesse, nostalgie, inquiétude, etc..).

- Le troisième paragraphe mettra en place vos derniers préparatifs et votre départ ; ainsi, vous devrez indiquer votre moyen de transport. Avez-vous une voiture ? Faites-vous du covoiturage ? Partez-vous à pied, votre sac sous l'épaule ? Allez-vous tenter de faire redémarrer un train dans une gare abandonnée ? En partant, vous conservez le réflexe stupide de fermer votre maison / appartement / loft.
Contrainte: décrire votre porte-clés. Combien sont-elles ? Sont-elles entourés de babioles ? Pourquoi ces dernières sont-elles là ; comment les avez-vous obtenues, pourquoi avez-vous décidé de les accrocher à vos clés ? Indiquez quels sentiments ils déclenchent en vous (ce peut tout à fait être de l'indifférence, ne cherchez pas midi à quatorze heures).

- Le quatrième et dernier paragraphe clôturera votre histoire et s'ouvrira vers l'avenir : où comptez-vous aller ? Avez-vous des projets ? Prenez-vous le temps d'aller vous fournir dans une quincaillerie abandonnée ? Avez-vous un but à part tenter de survivre à tout prix ? Vous n'oublierez pas de décrire votre état moral final, et surtout précisez si vous partez seuls ou accompagnés d'un autre membre avec qui vous auriez tout prévu au préalable.
Contrainte : tout le monde rêve un jour de changer de vie. Après avoir fait allusion au métier ou aux activités qu'exerçait votre personnage avant le fléau, indiquer ce qu'il aurait voulu faire de sa vie, qui il aurait aimé épouser, quel quotidien il aurait voulu supporter.