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 "I stink ? So what ?"

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2 participants
AuteurMessage
Donald Bowman
Like a hobo !
Donald Bowman


Messages : 42
Âge du personnage : 52 ans
Ville d'origine : Glasgow
Localisation actuelle : Aux alentours de Londres, assis dans une caisse qui file à toute berzingue vers on ne sait où.
Humeur : Pas mal, et vous ?

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MessageSujet: "I stink ? So what ?"   "I stink ? So what ?" Icon_minitimeSam 19 Juin - 12:18

"I stink ? So what ?" Titlefichedonald
    BOWMAN Donald
    Yeah I frisk in trash cans. Do you really think I do it because I love oudated grub, stupid ?

Quand il apprit que les espèces d'enrhumés du cerveau qui avait mystifié les scientifiques et qui terrorisaient les foules ne cessaient de se multiplier au coeur même de Londres, poussant la majorité de la population saine et censée à une migration forcée vers les campagnes les plus isolées, parlons franchement, Donald n'eût ni chaud ni froid. Bon, froid, d'accord. Mais ça n'avait rien d'exceptionnel; il se caillait les miches pratiquement sept jours par semaine, c'était là le climat habituel en Angleterre. Enfin, tout cela pour dire qu'il ne pâlit pas subitement de frayeur, et ne chercha pas à s'engouffrer dans une camionnette dans l'espoir de quitter la ville au plus vite. C'était en quelque sorte un nouvelle désastreuse parmi tant d'autres. Ca faisait un sacré bout de temps qu'il n'avait pas visionné le journal télévisé, mais les conversation entre passants auxquelles il assistait le tenait au courant de la plupart des misères du monde. Pendant un instant, il fut même tenté de ne pas lever le petit doigt, et de se laisser tendrement dépérir, là, adossé à ce lampadaire qu'il ne quittait que très rarement depuis cinq ans. "Mourir ce ça ou d'autre chose..." se disait-il alors, tandis qu'il roupillait à demi. Mais il n'était apparemment pas aussi défaitiste qu'il le laissait transparaître puisque, bientôt, l'instinct primaire de l'homme ressurgit de nulle part. L'instinct de la survie. La lutte pour vivre dans un monde hostile. Cette force qui le tiraillait si bien que, dans un effort surhumain, il entreprit de se lever sur ses jambes. Non sans un certain soutien de la part du lampadaire, bien sûr. Certes il n'était plus tout jeune, certes la vie l'avait délaissé, certes tout le monde l'avait abandonné, certes il avait perdu tout ce qui lui était cher; Mais bon Shit ! Au point où il en était, voyager lui ferait certainement le plus grand bien, et lutter pour survivre mettrait sans doute un peu de piment dans sa vie, si tant est qu'elle méritait cette appellation. Il s'étira longuement et bruyamment, s'attirant les regards étonnés, outrés ou au contraire amusés des passants aux alentours. Puis il s'accroupit et se mit à fouiller dans le baluchon qui trainait non loin de là, et qui contenait toutes ses affaires personnelles, tous ces petits trésors d'une autre vie qui étaient restés indemnes, intacts depuis 5 ans.

Le plus ancien et le plus éloquent de tous ces trésors se situait au fond, tout au fond dudit baluchon. Sous une tonne de vieilles babioles sans importance aucune, mais dont le seul but était d'entretenir la mémoire. Le souvenir. Donald déballa tout son attirail. Il était là. A moitié déchiré. Une bonne partie était illisible à cause de l'humidité qui l'avait imprégné, mais on pouvait encore reconnaître son visage. C'était l'époque où il portait encore un costume trois pièces fraîchement repassé, et une coiffure luisante et impeccable.
BOWMAN DONALD - Né le 16/12/1961 à Glasgow, Ecosse disait la carte.
C'était lui. Du moins, ça l'avait été. Ca a surtout été un beau couillon, pensa-t-il, à moins qu'il ne le dit à haute voix. Et il resta là, à genoux sur le trottoir, le regard happé par cette carte d'identité, ce témoignage du passé, cet homme crédule qui avait fait fausse route, tandis qu'il replongeait dans ses souvenirs.
Il y avait une dizaine d'année de cela, un certain Donald Bowman, homme riche et peu soucieux, menait encore une vie paisible, dans un cadre merveilleux, entouré de sa petite famille. Il y avait Mary, son petit bout de femme, sur qui le temps ne semblait avoir aucun effet, et qui restait charmante et sincère, comme à leur première rencontre. Et puis, le petit Fergus Bowman, son fils, rêveur, et serein comme un angelot tout droit tombé du ciel. Il ne manquait de rien. Tout ce qui lui était nécessaire, il le possédait, et pour se contenter pleinement, il possédait même ce qui ne l'était pas. C'était le luxe. Le plaisir de l'argent. Et tout cela sans effort aucun. Il vivait sans remord de ce que ses ancêtres avaient jusque là accumulé, à la sueur de leur front.
Néanmoins, malgré tout ce que l'argent lui apportait, il ne daignait pas prendre en main son budget, ni même jeter un bref coup d'oeil sur les affaires financières. Comme un bon nombre de ces semblable, il considérait qu'il s'agissait d'une tâche bien trop pénible, qui selon lui ne le concernait en aucun cas. Il sortait sa carte, il choisissait, il payait, point. C'est ainsi qu'il confia la gestion de ses affaires à un habitué, un trader qui semblait ravi de se voir attribuer le poste de gérant financier. Dès lors, sa vie bascula.
En quelque mois, sans que Donald Bowman ne s'aperçoive de rien, ni qu'il change quoi que ce soit à ses habitudes de consommation, la fortune si durement amassée avait disparu, sans laisser la moindre trace. Une trahison pure et dure de la part de son associé. En apprenant la nouvelle, sa femme, qui semblait jusqu'à ce jour incarner la pureté et la gentillesse même, disparu elle aussi en un éclair, presque aussi vite que son argent, emportant au loin le petit Fergus. Une réaction que Donald n'avait pas pu, ne pouvait pas, et ne pourra sans doute jamais concevoir. S'en suivit le schéma classique : l'hypothèque, l'huissier, et finalement le trottoir, pauvre et oublié de tous.
C'est alors qu'entre les plaintes, les regrets, les remords, germa dans son esprit une idée nouvelle. Celle de remettre les compteurs à zéro, celle de tout recommencer. Il quitta tous ceux qu'il connaissait et chérissait en même temps qu'il quitta Glasgow. Refugié à Londres, qu'il ne quitta pas jusqu'à aujourd'hui, il se fit ainsi passer pour disparu durant des années, pour être finalement déclaré comme décédé.
Pour la justice, pour l'Angleterre, pour le monde entier, et surtout pour lui même, Donald Bowman était mort et enterré. En guise de tombeau, il ne restait alors plus qu'une ruine, une épave d'homme. Un clochard déchu qui ne trouvait le réconfort que dans le rejet de tout et de tous, et dans un rire mêlé d'ironie.

Quand il revint à la réalité, il eut un sourire en coin. La nervosité sans doute. Ou peut-être la joie intérieur de n'être plus l'abruti plein de fric qu'il avait été. Quoi qu'il en soit, il jeta un dernier coup d'oeil au type sur la photo qui le toisait inlassablement, avant de balancer la carte dans un caniveau d'un air étrangement satisfait.
Il commença alors à se poser des questions au sujet du moyen de transport qu'il allait adopter. Il n'avait hélas pas beaucoup de choix. Il s'adossa à nouveau au fameux lampadaire, les mains dans les poches, et cracha bruyamment d'un air pensif. En fouillant un peu, il trouva au fond de ses poches un vieux porte-clé constitué d'une lanière de cuir, au bout duquel pendait une clé pourvu d'un logo écarlate. Il eut un petit pouffement ironique en reconnaissant la clé de son vieux cabriolet, qu'il s'étonnait de retrouver en parfait état dans une des poches de sa veste. Le porte-clé ne tarda pas à rejoindre son véritable propriétaire dans le caniveau.
Il se décida finalement à empoigner son baluchon, à le plaquer derrière son épaule, et commença à s'éloigner du centre-ville pour finalement s'asseoir au bord d'une route, voie principale pour quitter la ville, qui ces derniers temps, en effet, était plus fréquentée que jamais. Là, il adopta le fameux geste du bras, doigts rentrés, pouce sorti, geste clé de tout bon autostoppeur. Bien sûr, il n'y croyait pas vraiment. Rares étaient les personnes qui acceptaient de s'arrêter pour faire rentrer un inconnu dans leur véhicule et, avec la prolifération des infectés, les gens devenaient de plus en plus méfiants. Néanmoins, Donald ne se voyait pas vraiment piquer une bagnole en menaçant le propriétaire avec le canif d'un couteau suisse, et c'était d'ailleurs loin d'être son genre. Il se résigna donc à patienter sur le trottoir, comme il l'avait fait tous les autres jours pendant cinq ans.

Admettons alors qu'un individu généreux, ou plutôt complètement inconscient, daigne lui accorder une place dans sa camionnette... Vers où se dirigerait-il ? Sans doute se contenterait-il de suivre l'individu en question, et irait-il lui aussi s'exiler en solitaire et en rase campagne. Pour lui qui autrefois se reposait sur des lauriers qui ne lui appartenaient même pas, qui n'avait pas été foutu de faire quoi que ce soit de sa vie, peut-être serait-ce alors la véritable remise à zéro qu'il attendait, l'occasion d'être utile aux autres et de devenir quelqu'un. Le sort seul en décidera, tout comme il avait autrefois décidé de le ruiner et de le priver de tout ce qui lui était cher.

[Info complémentaire : Pour l'autostop, il est normalement prévu que je me fasse récupérer par un membre.]
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Messages : 44
Âge du personnage : Une petite dizaine d'années.
Ville d'origine : NeverNeverLand.
Localisation actuelle : Dans ton slip.
Humeur : Vicieuse.
Pensées : J'me ferais bien un steack.

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MessageSujet: Re: "I stink ? So what ?"   "I stink ? So what ?" Icon_minitimeDim 20 Juin - 14:19

The sunnyside of the street, bro.

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