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 Où mes synapses explosent en millions d'étincelles.

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AuteurMessage
Lysander Boorman
Fuck off, just call me Ellis.
Lysander Boorman


Messages : 48
Âge du personnage : 24 ans. "Tant qu'on s'fie pas aux cernes."
Ville d'origine : Leith. "Quelle blague."
Localisation actuelle : Carlisle. ".. Fuck off."
Humeur : Défoncée. "J'préfère planer qu'plonger."
Pensées : What the fuck ? "Ta gueule, Crack."

Identité
Contenu de votre sac :
Fonction(s) et attributs: Héroïnomane séropositif.

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MessageSujet: Où mes synapses explosent en millions d'étincelles.   Où mes synapses explosent en millions d'étincelles. Icon_minitimeMer 16 Juin - 4:45

Où mes synapses explosent en millions d'étincelles. Pete39vv2
    BOORMAN « Ellis » Lysander
    Et me défonce au gaz échappé d'un diesel.

    Karl lui avait dit, mec, viens, ça va être une putain de partouze. Ouais. Il lui avait dit ça comme ça, cash. Une putain de partouze. Comme à l'accoutumée, Ellis lui avait répondu d'aller se faire enculer. Quoiqu'on lui dise, Ellis répondait toujours ça. Va te faire enculer. Bonjour Ellis ; va te faire enculer. Fuck off, comme disait ces putain de français. Forcément, Ellis y était allé. Ce n'était pas parce qu'il avait appris la politesse dans un camp de résistants irakiens qu'il avait les mêmes priorités. À défaut d'pouvoir faire sauter le parlement il allait se défoncer en soirée. Au début, il trouvait ça glauque. Se shooter en public, ça faisait masturbation mentale. Une ostentation malsaine, du style regardez-moi, j'ai une vie de merde, alors je suis un putain de junkie. Puis il avait appris à s'en foutre. Comme de tout le reste. Forcément c'était pas la même chose, là y'avait tous ces cons qui lui parlaient, qui lui bouffaient le plaisir de planer tranquille chez lui, mais un fix restait un fix. On a pas besoin de raison quand on a l'héroïne.
    La plupart des types étaient affalés sur le sol, trop pétés pour faire gaffe à lui. Trop précautionneux pour se faire réprimander mais pas assez pour épargner les seringues qui traînaient à travers la pièce, Ellis balaya l'espace du regard. C'était toujours comme ça et la plupart du temps, c'était même pire. Un bon nombre de junkies qui venaient habituellement squatter s'étaient barrés. À cause de l'épidémie. C'était un peu la merde, l'anarchie comme dirait la nana qui lui avait taillé une pipe la veille et qui pensait que cela lui donnait le droit légitime de lui casser les couilles. Ellis ne consommait pas seulement, il était aussi un fournisseur assidu. Tout ce que ces paumés s'étaient injectés lui avait été préalablement acheté. C'était comme ça, ici : rien ne se faisait sans l'accord du Grand Lysander. C'est pour ça qu'il était toujours convié. Pas pour le plaisir de se faire insulter mais pour l'hypothétique chance que, peut-être, il serait d'assez bonne humeur pour offrir sa tournée - ce qui, soyons francs, était d'une telle rareté qu'il était plus courant de le voir foutre les pieds à la bibliothèque municipale.
    Ellis arriva plutôt rapidement au but qu'il s'était fixé : le coin réserve. Un bon gros bordel. Un fatras de seringue et une tour d'héroïne. Une véritable orgie, ce pédé de Karl n'avait pas menti. Ils espéraient peut-être se foutre en l'air après une bonne overdose. Un moyen comme un autre de fuir cette putain de panique constante. Ellis avait songé à ce qu'il voulait faire. Crever ne faisait pas parti de ses priorités, alors c'était assez naturellement qu'il avait pris la décision de se tirer à son tour. Seul, comme Lucky Lucke, les bonasses en moins. Ellis ne côtoyait jamais que des droguées, alors pour les canons, il pouvait bien repasser. Ouvrant le sac à dos qu'il trimbalait avec lui, il fourra le contenu addictif de la pièce à l'intérieur en deux temps, trois mouvements avant de se tirer, aussi naturellement qu'il avait débarqué. Une putain de partouze, ouais. Un instant, il songea à Christelle. Christelle, sa psy au centre de désintoxication. Une mère de famille, une sacrée MILF, ouais. Il avait fantasmé un nombre assez incroyable de fois sur elle. Incroyable. Il s'était attaché à elle assez naturellement, parce qu'elle était différente. Pas comme toutes ces bécasses qui écartaient les jambes pour un peu de poudre. Elle était sûrement morte, maintenant. Le froid s'engouffra sous le simple T-shirt sale qu'il avait pris la peine d'enfiler. Il n'allait pas repasser à son appartement, non. Pas la peine. Il avait la seule chose nécessaire à sa survie, en plus d'un paquet de clope dans la poche de son jean et un briquet qui devait traîner dans l'même coin. Il se contenta de prendre la direction du centre, reniflant la solitude de la rue.

    Le centre était désert. Néanmoins, contrairement à de nombreuses bâtisses de la ville, les vitres étaient encore intactes et la porte semblait verrouillée, pour quelques secondes encore. Lorsque Ellis la défonça d'un coup de pied bien placé, elle butta contre le mur en un bruit sourd qui se répercuta à plusieurs reprises dans l'espace vidé. Des feuilles parsemaient le sol et certains cadres avaient disparus des murs. Dans un coin de la pièce, un poster vantait les mérites de la désintoxication, de la volonté de vouloir s'en sortir. Tu parles. Lysander était bien placé pour savoir qu'une fois profondément ancré dans le plaisir de se shooter, y'avait pas de raisons de vouloir s'en sortir. Un instant, il pensa à son frère. Lesley. Un alcoolique notoire qui s'ignorait, ou plutôt qui se refusait à s'apercevoir son mal. Lui, c'était l'exemple même du type qui se complaisait dans sa merde. Remuant nerveusement les doigts contre sa paume, Ellis s'immobilisa soudainement en entendant un bruit plus loin dans le bâtiment. Aux aguets, il décida de se diriger immédiatement vers le bureau de Christelle en ignorant les grattements distants.
    Le bureau était dans une telle pagaille qu'Ellis ne le reconnut pas immédiatement. Les photos et les cadres avaient disparus ; à part ça, tout était là, en désordre. Là, une nouvelle pancarte informait que le soutien de la famille était important. En un rictus, Lysander se détourna, mais le mal était fait : déjà, il y repensait. Lesley, évidemment ; son frère aîné, avec qui sa relation avait toujours été particulière. Il renifla et se demanda comment il allait, présentement. S'il était toujours en vie, sain de surcroît, il y avait de fortes chances qu'il se contente de se bourrer la gueule dans un coin dégueulasse d'Édimbourg. Quant à ses parents.. il n'en savait rien. Ses parents avaient toujours été des géniteurs exceptionnels, Ellis en avait eu conscience depuis son plus jeune âge. Pourtant, depuis deux ans, il ne donnait et ne recevait plus de nouvelles. Il leur avait annoncé, à tous, qu'il avait le SIDA. Bêtement, en plus. Une seringue inconsciemment partagée. Ça avait suffi. Il avait pleuré sur Lesley, qui avait bu en compagnie de son père toute la soirée, pendant que sa mère restait silencieuse en touillant son café. Ils lui avaient dit : "Ce n'est pas grave, ça ne change rien. On t'aime toujours." ; deux heures plus tard, il était dans un train pour Carlisle. La seule fois où il remit les pieds à Leith, il se contenta d'observer un concert de Lesley et son groupe, mais n'eut pas le courage d'aller les voir à la fin. Autant pour Lesley que pour le reste du groupe, qu'il considérait aussi comme une part de sa famille, le batteur faisant office d'exception. Ellis marqua un temps en pensant à Chuck. Gally. Hochant vivement la tête, Ellis ravala sa nostalgie pour aller ouvrir les tiroirs, au hasard.
    Là, il finit par tomber sur les dossiers des patients dont Christelle s'occupait. Il se trouva assez rapidement ; le sien devait faire le double du reste. Cela faisait deux ans qu'il fréquentait ce centre de désintoxication. Pas par volonté d'arrêter l'héro, non, juste par.. provocation. Pour se prouver qu'il vivait. Parce qu'il restait un petit con d'adolescent. Plusieurs fois par semaine, il venait et racontait des cracks à qui voulait bien l'entendre. Il s'inventait une vie, des péripéties digne d'un best-seller. Un jour, Christelle lui avait dit : "Tu es courageux, Lysander." Il avait souri, et s'était imaginé dégrafer son soutien-gorge pour mieux la prendre contre son bureau. Lysander Boorman, né le vingt-neuf novembre, célibataire, accro à l'héroïne. Séropositif. Elle l'avait souligné. Séropositif. La salope. En un rictus, Ellis parcourut les pages frénétiquement, comme s'il cherchait quelque chose de plus. Les papiers manuscrits défilaient, relatant les frasques qu'il inventait toujours plus grotesques, toujours plus improbables. Mais il n'y avait rien. Rien qui laissait supposer que Christelle le considérait autrement que comme un autre patient. Irrité, Lysander balança le dossier complet à l'autre bout de la pièce d'un brusque revers de main. 'fait chier.

    Désormais persuadé que plus rien ne le retenait ici, Ellis décida alors d'aller jusqu'au bout de sa décision première : se tirait de cette ville. Redressant son sac à dos sur son dos, il quitta la pièce sans un regard en arrière, rajoutant au bordel ambiant sa signature en renversant le bureau dans la manœuvre. Simple vengeance personnelle. Inutile, il le savait, mais il espérait qu'un jour Christelle revienne, le remarque et pense à lui. Même si cela était juste impossible. Une fois dans le couloir, Lysander tourna la tête vers l'aile Ouest du bâtiment en entendant le même grattement qu'auparavant. Curieux et désillusionné, Ellis décida d'aller y jeter un coup d'œil. Là, une chatte et sa clique de chatons levèrent les yeux vers lui avant de s'enfuir en courant à travers les couloirs déserts. Seul, une boule de poil noire et blanche à poils incroyablement longs le fixa de ses grands yeux avant de s'approcher de lui en miaulant. Désintéressé, Lysander tourna le dos à la scène et s'éloigna vers l'entrée. Des putain de chats. Quelle blague.
    Ellis traversa la salle d'attente en glissant brièvement sur un magazine sali distribuant des conseils minceurs pour l'été. Imperturbable cependant, il n'y jeta même pas un regard et passa dans l'entrée du centre. Un miaulement dans son dos l'informa que le chaton le suivait ; lui jetant un bref regard, Ellis haussa un sourcil curieux. Quel débile. Le repoussant du talon, le brun se demandait bien ce qu'avait cet animal ; faim, certainement. Qu'il compte pas sur lui pour lui filer à bouffer. De toute façon il n'avait rien de cet acabit, et Ellis se voyait mal lui refiler de l'héro. Ce serait complétement indécent. Grattant son nez à l'aide de sa manche d'un air songeur, le jeune homme remarqua le trousseau de clés posés sur le comptoir d'accueil. Un trousseau tout simple : un anneau en fer, des clés. Sûrement celles du centre. Si Lysander pensa un instant à les prendre, il leur tourna cependant le dos et prit la décision de se tirer de là. Le chat, profitant de son immobilité, sauta sur sa jambe et s'accrocha à son jean ; à l'aide de ses griffes il ne tarda néanmoins pas à lui grimper purement et simplement dessus pour venir se poser sur son épaule. Halluciné, Ellis le fixa un long moment avant de se mettre à rire ; il décida alors naturellement de le garder et l'appela Crack. Pour une raison tellement obscure qu'il ne s'embêtera pas à l'expliquer, d'ailleurs.

    La porte du centre se rabattit derrière lui et avec elle toute la mascarade qu'avait été sa vie à Carlisle se verrouilla à jamais.
    - Le quatrième et dernier paragraphe clôturera votre histoire et s'ouvrira vers l'avenir : où comptez-vous aller ? Avez-vous des projets ? Prenez-vous le temps d'aller vous fournir dans une quincaillerie abandonnée ? Avez-vous un but à part tenter de survivre à tout prix ? Vous n'oublierez pas de décrire votre état moral final, et surtout précisez si vous partez seuls ou accompagnés d'un autre membre avec qui vous auriez tout prévu au préalable.
    Contrainte : tout le monde rêve un jour de changer de vie. Après avoir fait allusion au métier ou aux activités qu'exerçait votre personnage avant le fléau, indiquer ce qu'il aurait voulu faire de sa vie, qui il aurait aimé épouser, quel quotidien il aurait voulu supporter.
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