Rahel Malkyn
Fac-similé d'amour & de tranquillisants.
Messages : 110
Âge du personnage : 32 ans.
Ville d'origine : Caerdydd.
Localisation actuelle : Édimbourg.
Humeur : Paniquée.
Pensées : « Oh mon Dieu mais où suis-je ? »
Identité
Contenu de votre sac :
Fonction(s) et attributs: J'peux vous faire des jolis bouquets pour vous remonter le moral !
 |  Sujet: Dream Out Loud.  Mer 16 Juin - 1:38 | |
| Lorsqu'on lui avait annoncé qu'Esther était infectée, Rahel n'avait pas immédiatement réagi ; il s'était dit que ce devait être une erreur. Il avait un peu rigolé, hoché la tête, prit cela avec légèreté. Ils n'avaient pas attendus son autorisation pour la placer en quarantaine, mais Rahel ne voulait tout simplement pas croire à un diagnostic aussi abrupt.
Esther partageait sa vie depuis à peine trois ans, mais déjà Rahel savait à l'époque qu'elle était la femme de sa vie. Il était jeune designer floral, et prospectait chez des professionnels pour des histoires de réseau professionnels. Elle tenait une boutique discrète mais à la clientèle fidèle. Il ne lui en fallut pas davantage pour tomber sous son charme, et deux jours plus tard il lui déclarait sa passion naissante. Elle le repoussa souvent ; leur différence d'âge y était pour beaucoup, aussi se refusa-t-il à fermer les yeux sur ses sentiments profondément sincères. Quelques mois plus tard, ils se disaient oui devant un rabbin. Il démissionna pour travailler avec elle et abandonna sa garçonnière pour emménager un appartement sobre de Cardiff.
L'homme soutint son regard un long moment, obstinément silencieux, tandis que Rahel balbutiait quelques boutades censés gonfler son assurance. A contrario, celle-ci se dégonfla comme un ballon de baudruche en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, et déjà Rahel se retournait, clopin clopant. Il monta dans sa voiture, prit la direction de leur appartement, traversa des rues désertes, brandit les escaliers en titubant, se réfugia dans leur chambre nuptiale. Là, il s'assit et laissa s'écouler plusieurs heures ; il passa de l'impassibilité au fou rire hystérique puis aux crises de larmes avec une irrégularité déconcertante, puis s'endormit d'un désespoir lancinant. Il se réveilla quelques minutes plus tard, le corps endolori d'une tristesse innommable, et s'affaira alors à descendre plusieurs affaires jusqu'à sa voiture qu'il chargea mécaniquement. Une bonne partie du coffre était encombré de fleurs, aussi prit-il surtout de la nourriture, un réchaud avec sa recharge, un pack d'eau minéral, son violon, l'étui qui va avec et quelques vêtements. Rien de superflu. Ce n'était plus nécessaire, désormais.
Par le plus grand des hasards, Rahel tomba sur le costume de son mariage en fouillant dans un placard poussiéreux. Son judaïsme transperçait le moindre fil du tissu, et ce détail insolent lui arracha un sourire désabusé. Il se mit alors en tête de retrouver l'album photo de ce jour merveilleux où il décida d'unir sa vie à celle d'Esther. Trop maladroit et trop bouleversé, il ne réussit pas à remettre la main dessus. Il tomba néanmoins sur son acte de mariage, et relut les détails avec tendresse. Esther et lui étaient nés et avaient grandi ici, à Cardiff, tout comme leurs parents respectifs. Les siens avaient néanmoins fini par s'acheter une maison en Irlande une fois à la retraire ; lorsque le Fléau commença à prendre de l'ampleur et que les communications maritimes furent coupées, ils étaient là-bas. Rahel ne réussit plus jamais à les recontacter. Il possédait une sœur qui avait décidé de fuir quelques semaines plus tôt, paranoïaque - bien que le temps lui donna raison. Son frère, témoin de son mariage et dont le nom avait été fébrilement inscrit sur l'acte, était mort dans une rixe qui l'avait opposé à des inconnus lorsque ces derniers lui avaient volés sa voiture. Une balle de fusil en pleine tête. Un truc assez dégoûtant, à vrai dire, et Rahel sentit les larmes lui picoter de nouveau les yeux. Il rangea bien vite le papier froissé dans la poche de son jean et se releva, prêt à partir. Il était déjà bien trop abasourdi pour se permettre de s'achever en pensant à sa famille. Il était inquiet, bien sûr, mais tout était devenu tellement plus compliqué lorsque Esther était tombée malade..
Rahel claqua la porte de l'appartement derrière lui, et inséra la clé dans la serrure par réflexe. Son trousseau comportait quatre clés : porte, boîte aux lettres, local à vélo (il préférait de loin le cyclisme pour aller travailler le matin, mais ce jour-ci était un cas de force majeur) et monospace. Esther avait insisté là-dessus : ils comptaient former une famille, il fallait prévoir pour les enfants, et puis la place servait toujours en cas de livraison. Ça économisait les camionnettes. Une boule se forma dans l'estomac de Rahel qui retira la clé de la serrure pour ranger le trousseau dans sa poche. Il insista un peu ; son porte-clé était serti de plusieurs babioles inutiles, comme cette peluche rose censé représenter un cochon qui avait perdu un bras avec le temps, ou ce rond bleu qui diffusait de la lumière de la même couleur lorsqu'on appuyait dessus. Rahel avait toujours aimé ce genre de choses inutiles, goûts qu'il partageait avec Esther, qui n'hésitait jamais à lui offrir davantage de bitogno encore. Quelques secondes plus tard, il était au volant de sa voiture et démarrait pour quitter le quartier sans un regard en arrière, la vue trouble et les jointures blanches à force de serrer le volant comme un forcené.
Rahel regretta bien vite son geste. Il était lâche. C'était stupide. Il avait roulé des heures, sans direction, parfois en tournant en rond, ressassant des pensées accablantes. Il s'était arrêté plusieurs fois, dont une dans une station service désertée où il avait pu prendre quelques bonbons à la violette et un bidon d'essence échoué là. Puis il avait décidé de revenir à Cardiff pour retrouver Esther, qu'il aimait finalement beaucoup trop pour l'abandonner à son triste sort. Longtemps il songea à ce qu'il aurait pu faire ; il avait toujours voulu être designer floral, bien qu'une carrière dans la musique lui aurait plu ; malheureusement, il ne possédait pas le petit quelque chose qui différenciait les musiciens de génie à ceux qui n'étaient que passionnés. Mais au final, il était heureux. Peut-être pas aussi épanoui qu'il aurait pu l'être dans un Monde non-apocalyptique, avec des enfants et où le bio prendrait la place des mauvais traitements animaux, mais c'était déjà pas mal. Il n'aurait voulu personne d'autre que Esther. Il l'aimait, tellement. Il allait la retrouver, la prendre avec lui et l'emporter loin, là où ils pourront être heureux malgré tout. Mais toute cette route l'avait embrouillé, et, déjà, il s'égarait dans un coin d'Angleterre sans vraiment pouvoir se localiser correctement. Tout cela s'annonçait laborieux..
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Fléau
Omniscience.
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Âge du personnage : Une petite dizaine d'années.
Ville d'origine : NeverNeverLand.
Localisation actuelle : Dans ton slip.
Humeur : Vicieuse.
Pensées : J'me ferais bien un steack.
| | Sujet: Re: Dream Out Loud. Mer 16 Juin - 21:14 | |
| Seigneur, pardonnez-moi, je ne sais pas ce que je fais.
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